Plus vite, plus haut, plus fort: on vit une époque formidable ! La preuve…
« La Macronie, c’est fini…
… et dire que c’était le parti de notre premier amour. La Macronie, c’est fini, je ne crois pas que j’y retournerai un jour » (refrain connu). Cette adaptation du tube Capri, c’est fini d’Hervé Vilard a dû trotter dans la tête de nombreux députés ces dernières semaines. Nos députés alsaciens ne font pas exception. Ils ont (presque) tous réussi à sauver leur siège… en évitant soigneusement de mentionner le président de la République dans leurs tracts et réunions.
Prenons Louise Morel, réélue dans la 6ème circonscription du Bas-Rhin. En 2022 elle déclarait aux DNA : « Le projet porté par Emmanuel Macron, comme de faire de la politique autrement, me parle ».
Sur son tract en 2024, elle est « soutenue par Gabriel Attal », elle fait partie de « sa » majorité, « ses » candidats ; d’Emmanuel Macron, pas de mention !
Olivier Becht (5ème circonscription du Haut-Rhin), meilleur réélu de l’ex-majorité en Alsace avec 67% des suffrages au second tour, est encore plus explicite : « La majorité présidentielle n’existe plus, Emmanuel Macron l’a lui-même dissoute ». Lui-même se présente comme « toujours sans étiquette » depuis ses débuts en politique et décline 23 propositions à faire pâlir d’envie n’importe quel parti d’opposition ! Son homonyme, celui qui était ministre il y a encore six mois, doit apprécier…
Félicitons au passage Olivier Becht pour avoir refusé à l’avance de participer à la grande braderie des postes à responsabilité à l’Assemblée Nationale. Une marque de caractère qu’il faut espérer sincère et durable.
Emmanuel Macron plane au-dessus des partis
Côté chanson, c’est plutôt « Libéré, délivré, le bien , le mal, je dis tant pis! » (chanson du film La Reine des Neiges) que nous a fredonné le Président sur France 2 ce mardi 23 juillet 2024: il s’est positionné en arbitre au-dessus des partis.
Considérant que les élections législatives 2024 ont consacré l’alliance des partis de gauche, du centre et de la droite pour gouverner à la place du Rassemblement National, il les exhorte à s’entendre et former un gouvernement de coalition à l’issue des JO, cad mi-août. Le Nouveau Front Populaire (NFP), qui s’était enfin entendu une heure auparavant sur une candidature pour diriger le gouvernement est évidemment contre. Le Président fait du vol libre en solo, on attend l’atterrissage après les JO.
Emmanuel Macron s’offre en prime le luxe de déplorer que les députés du RN aient été traités en « sous-députés », cad aient été ostracisés pour tous les postes à l’Assemblée nationale. Dommage qu’il n’en ait pas parlé plus tôt à son ex-majorité…
L’ost-racisme de Franck Leroy
Un qui s’y connait en ostracisme, c’est Franck Leroy, président de la région Grand Est. Tant lui-même dans son courrier de juin 2024 à Frédéric Bierry visant Victor Vogt, président de l’Olca, que ses adjoints en séance de conseil régional ont menacé de couper toute subvention à tout organisme dirigé par quelqu’un ayant des liens avec le parti régional Unser Land.
Il y a un mot pour cela, et c’est un délit dans le Code pénal : discrimination. Franck Leroy n’a peur de rien, et les réactions « modérées » des Alsaciens ne risquent pas de le freiner.
juillet 2024