Les randonneurs et promeneurs connaissent bien sûr le col de la Schlucht et le massif du Hohneck. Peut-être moins l’Ammelthal, un cirque glaciaire entre Hohneck et Kastelberg au sud et qui débouche en aval sur les villages de Mittlach et Metzeral via la vallée de la Wormsa. Ce petit livre va vous le faire découvrir. Et pas seulement les sentiers de randonnée, mais tout l’écosystème de ce bel endroit des Hautes-Vosges :  histoire, géologie, faune et flore sont détaillés avec force illustrations et photos, et avec un souci de pédagogie plus que d’érudition. Plus qu’un livre pratique, voici un livre-plaisir à feuilleter et refeuilleter à loisir.

L’auteur Richard Schalck, médecin et conseiller municipal de Colmar, nous fait partager son amour des Hautes Vosges. Après un livre sur le cirque glaciaire juste au nord, celui du Schiessrothried, en 2014, il récidive avec ce livre sur l’Ammelthal, et préconise en conclusion de renforcer la protection de ce lieu enchanteur en en faisant une réserve naturelle. Puisse-t-il être entendu !

Jean-Baptiste Mersiol et Olivier Lang ont formé le « duo médiéval » Goljan pendant le Covid pour réinterpréter et revivifier la musique médiévale, mais pas que… Leur instrument phare : le bouzouki irlandais, adapté du bouzouki traditionnel grec, avec plus de volume et un dos plat.

Elsàss est leur premier CD chanté uniquement en alsacien, avec en guest stars quelques bons pros bien de chez nous : Jean-Pierre Albrecht, Roland Engel, Gérard Leser, etc. Les deux compères appuient leurs bouzoukis sur la basse de Numa Kopp et la batterie d’Elouan Zobel. Les titres sont repris et adaptés de traditionnels en cours en Alsace, parfois depuis la Renaissance, avec l’inévitable D’r Hans im Schnockeloch revisité de façon bien personnelle.

Bonus : on peut aller sur le site Goljan pour écouter les morceaux avant d’y acheter le CD et de le jouer en boucle dans la voiture. Et Goljan nous promet encore un CD, live celui-là, avant la fin de l’année : nous aurons donc l’occasion de vous reparler d’eux.

Beaucoup connaissent Rémy Morgenthaler comme président de l’association Heimetsproch ùn Tradition, où il défend inlassablement notre patrimoine linguistique et culturel. On sait moins que c’est une de nos meilleurs poètes contemporains en alsacien, distingué par le Prix Raymond Matzen en 2006 et le Grand Prix André Weckmann en 2022.

Pour son 3^ème recueil de poèmes, il s’est associé à la poétesse francophone Maria Riegler pour ces « poésies à quatre mains ». Ils ont composé une trentaine de poèmes en double, Marie en français, Rémy en alsacien. Les vers correspondent, à l’unisson de ceux de leur partenaire, tout en s’en distinguant. Un bel hymne à la vie, tout en sensibilités partagées, et un beau jeu de miroir entre français et alsacien.

Cette réédition est l’évènement littéraire de la rentrée en Alsace. Parce que cet essai n’a pas pris une ride en 30 ans, ce qui est proprement agaçant… mais tellement représentatif de la réalité alsacienne, hélas. Pierre Kretz y décrit cliniquement la mort programmée de notre dialecte alsacien, pourtant riche d’une histoire de près de deux mille ans brillamment résumée ici. Et cela repose la question : peut-on reculer, éviter cette mort ? Pierre Kretz n’est pas optimiste (euphémisme), et les 30 ans écoulés depuis semblent lui donner raison. Pascale Erhart, directrice du Département de dialectologie à l’Unistra, ouvre un peu plus la porte dans sa postface de 2024.

Voilà en tout cas l’ouvrage à (re)lire pour tous ceux qui s’interrogent sur le bilinguisme en général et la politique à mettre en route en Alsace à ce titre.

Pierre Kretz, décidément sur tous les fronts, publie cet automne 2024 son second ouvrage dans la collection de polars alsaciens « Enquêtes rhénanes ». L’intrigue se déroule ici au début des années 60 autour d’une mine d’uranium à Saint-Hippolyte au pied du Haut-Koenigsbourg. Point fort de ce polar : l’ambiance des années 60, encore très marquées par l’après-guerre, entre Colmar et Vosges. A déguster le soir au coin du feu.