A l’occasion de l’inauguration de la 91ème Foire européenne de Strasbourg ce 1er septembre 2023, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a évoqué les prochaines élections européennes en juin 2024. Pourquoi ne pas tenter de « jeter un pont » entre ce scrutin et l’avenir de l’Alsace ?
En effet, la question de la sortie de la Collectivité européenne d’Alsace de la Région Grand Est a été largement occultée depuis le printemps 2022, en dépit de vagues promesses du camp présidentiel lors des élections législatives, sans effet opérationnel. Depuis, Emmanuel Macron semble lui-même faire marche arrière sous l’influence de Franck Leroy, président du Grand Est.
Le président de la CeA Frédéric Bierry a sans doute « raté le coche » lors de cette séquence démocratique nationale, puisqu’il aurait pu ou dû monnayer son soutien au chef de l’Etat en échange d’un calendrier de démantèlement du Grand Est. Comment faire de 2024 un tremplin pour franchir le mur du jacobinisme ?
Tirer parti des élections européennes
Une nouvelle opportunité se présente peut-être maintenant : ce sera la dernière avant 2027/2028. En effet, l’Elysée ne cache pas son inquiétude à l’approche des élections européennes. En laissant de côté tergiversations et procrastination, Frédéric Bierry pourrait proposer son ralliement à Renaissance/Renew, à la condition expresse, sous forme d’un engagement public de la Première ministre Elisabeth Borne, de soumettre au Parlement au premier semestre 2024 un projet de loi relatif à un statut spécifique de l’Alsace hors de la Région Grand Est. Le Rassemblement National ayant signalé son appui à une telle réforme, de même que certains députés LR, une majorité serait possible, même sans recours à l’article 49-3 de la Constitution.
A Frédéric Bierry de faire preuve de courage et d’habileté tactique ! Les citoyens devraient l’y inciter.
Théo Leblé, 7 septembre 2023 – visuel: Wikicommons
Fonctionnaire, Théo Leblé garde aussi un oeil acéré sur la scène politique alsacienne
