Les derniers événements et leurs violences urbaines ont montré la fragilité de la « paix sociale » en France, les émeutes et les pillages ayant « pris le relais » des manifestations contre la réforme des retraites dans l’actualité politique.
L’Alsace, et tout particulièrement Strasbourg, ont connu des scènes devant lesquelles de nombreux citoyens sont restés d’abord incrédules, avant d’exprimer leur colère devant ces violences urbaines et de témoigner leur soutien aux forces de sécurité. Un fait divers (même la mort d’un adolescent, dans des conditions que la justice devra éclaircir) ne peut pas légitimer la mise à sac de magasins, l’incendie de bâtiments publics et des jets de cocktails molotov contre la police !
Avec les acteurs du monde scolaire et éducatif, un débat réel est indispensable sur la cohésion et les valeurs de la population (sans discrimination d’origine), mais aussi – de manière plus institutionnelle – sur l’organisation (recrutement, formation) et le fonctionnement (équipement, règlementation) des services chargés de protéger l’ordre public contre les violences urbaines et la délinquance en bande organisée.
Face aux violences, plus de décentralisation?
L’exemple d’autres pays prouve qu’il est peut-être plus efficace de confier aux autorités locales, plutôt qu’à des représentants du pouvoir d’Etat, cette responsabilité. Pourquoi les maires ou le président de la Collectivité européenne d’Alsace ne pourraient-ils pas être compétents pour commander le déploiement des gendarmes ou des CRS, en leur donnant les instructions nécessaires pour imposer le respect de la loi et lutter contre les violences urbaines ? Là aussi, cet enjeu démocratique pourrait trouver une réponse efficace dans la décentralisation, car les problèmes des « banlieues perdues de la République » ne sont pas restreints au seul département de la Seine-Saint-Denis…
Le Quatorze-Juillet, il ne suffit pas de chanter « la Marseillaise » (dont les paroles exaltent davantage le conflit que la fraternité), mais – au contraire – il faudrait s’interroger ensemble – sans céder à la psychose ou à l’hystérie – sur le sens du mot « citoyen »
Jacques Schleef, 16 juillet 2023
Secrétaire général du Club Perspectives Alsaciennes
Officier de police honoraire
