Législatives 2022

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Elections législatives 2022 : dernière ligne droite pour Unser Land

Focus sur les convictions des candidats du parti autonomiste alsacien à ces élections législatives 2022 dans les circonscriptions du Haut-Rhin.

Créé en 2009 par Jean-George Trouillet mais existant depuis 1979 sous le précédent nom d’Union du Peuple Alsacien (UPA), Unser Land est devenu la 3e force politique en Alsace en présentant depuis sa création des candidats aux élections départementales, régionales et législatives. Focus sur qui sont les candidats d’Unser Land à ces élections législatives 2022, et sur ce qu’ils ont à dire aux électeurs alsaciens pour devenir leurs députés.

élections législatives 2022 candidats Unser Land
Les candidats Unser Land aux législatives 2022: 1er rang : Maurice GLUCK (circo 67-9), Sarah WEISS-MOESSMER (circo 67-5), Bénédicte MATZ (circo 67-4), Régis BASCHUNG (circo 68-5), Guy BASCHUNG (circo 68-4), Laurent ROTH (circo 68-6)
2e rang : Jean-Marie LORBER (circo 67-7), Carinne HAMM (circo 67-6), Thiébault ZITVOGEL (circo 68-1), Jean-George TROUILLET (circo 68-2), Bruno JACKY (circo 67-8), Jean-Denis ZOELLE (circo 68-3)
Manquent : Capucine GAUTHERON (circo 67-3) et Cendrine DIEMUNSCH (circo 67-2)

Idées maîtresses d’Unser Land pour ces élections législatives 2022

Unser Land est un parti qui prône une Alsace autonome, garantissant la préservation et la valorisation de ses pratiques culturelles, notamment la langue, par la démocratisation de l’Alsace. Régis Baschung insiste bien sur les origines rhénanes et germaniques de la région qui unissent les populations et font de ce territoire une région à part entière. « L’Alsace fut autonome de 1871 à 1918 donc une autonomie est possible et peut fonctionner » rajouta-t-il. « Notre but est de s’approprier le maximum de compétences tout en restant dans la république », que ce soient pour l’éducation ou l’économie. Le centralisme parisien est profondément dénoncé dans sa gestion des régions en plaçant des « préfets non élus qui prennent 90% des décisions au détriment des maires. » ajoute Laurent Roth, candidat dans la 6e circonscription du Haut-Rhin.

Par ailleurs, Unser Land souhaite développer une économie à l’écoute des besoins en matière de protection environnementale et de développement durable. « Nous possédons des savoir-faire dans le domaine agricole notamment, et aussi dans beaucoup de secteurs industriels mécanique, textile, etc.- il est donc nécessaire de les soutenir. ». Le parti a longtemps souhaité l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim et milite pour l’arrêt des activités de Stocamine qui nuisent à l’environnement.

Enfin, il souhaite promouvoir le bilinguisme au sein de l’administration et dans les écoles en faisant de notre langue régionale la langue co-officielle de la région, rappelant que notre langue régionale, c’est à la fois les dialectes parlés (l’alsacien au sens commun du terme) et l’allemand standard (hochdeutsch) à l’écrit. « Les Alsaciens doivent se réapproprier leur langue originelle. » Cela est un atout pour les enfants qui, en apprenant une autre langue, développent leur capacité mentale. Avec en plus des capacités d’emploi dans tout le bassin rhénan pour ceux qui parlent et écrivent l’allemand. « On est tournés vers l’avenir, on pense à nos enfants et à nos petits-enfants » ajoute Guy Baschung, candidat dans la 4e circonscription du Haut-Rhin.

Présentation des six candidats des circonscriptions du sud-Alsace

Unser Land veut la diversité parmi les candidatures à ces élections législatives 2022 en favorisant la jeunesse et les différents secteurs d’activités. La moyenne d’âge au sein du parti est de 30 à 40 ans avec des exceptions, notamment Capucine Gautheron, candidate pour la 3e circonscription du Bas-Rhin à seulement 20 ans.

Thiébault Zitvogel (circo 68-1) 

Thiébault Zitvogel

Enseignant d’histoire-géographie dans un lycée de Colmar, Thiébault Zitvogel s’est engagé dans Unser Land à partir de 2015 suite à la réforme territoriale. Il a depuis participé aux élections régionales, départementales et sénatoriales, et était même directeur de campagne pour Gérard Simler en 2017 aux législatives. Il insiste sur l’importance de l’éducation qui est son « cheval de bataille ». Il souhaiterait un enseignement d’histoire régionale, puisqu’« on est plus à même de défendre ce qu’on connait et ce qu’on aime ». La démocratie constitue également une cause qu’il défend, alors que l’abstention est grandissante et que les revendications citoyennes ne sont pas toujours prises en compte. « C’est un projet de société. Il faut changer la gouvernance, inverser la pyramide. ». Pour conclure, « j’espère un réveil des Alsaciens ».

Jean-George Trouillet (circo 68-2) 

Jean-Georges Trouillet candidat élections législatives 2022

43 ans, ingénieur en génie civil, fondateur en 2009 et maintenant président du parti autonomiste, il souligne le rôle du député qui est de « servir le peuple et de lui être fidèle ». Jean-Georges Trouillet a déjà participé aux élections régionales de 2015 ainsi qu’aux dernières élections départementales avant ces élections législatives 2022. Il soutient évidemment la cause de l’autonomie de l’Alsace, région possédant un patrimoine culturel et linguistique important dans cette région du Rhin supérieur. Il veut « porter la voix de l’Alsace », et que « nos idées novatrices soient entendues avec l’espoir d’avoir un ou plusieurs députés à l’Assemblée nationale ». Il s’attache au principe de subsidiarité selon lequel les décisions concernant le peuple alsacien doivent être prises au niveau de l’Alsace, et non pas Paris ou à travers les préfets.

Jean-Denis Zoellé (circo 68-3)

Jean-Denis Zoellé candidat élections législatives 2022

63 ans, commerçant à Saint-Louis puis employé dans l’industrie agroalimentaire à Bâle. En 2021, Jean-Denis Zoellé s’est présenté en binôme avec Marie-Christine Huber aux élections départementales, et ils sont arrivés au second tour . Poursuivant sur ces bons augures, il est aujourd’hui candidat à ces élections législatives 2022. Il s’attache à ce que plus de pouvoir soit confié aux structures locales à travers la décentralisation. En tant que député, il veut représenter la population locale car « beaucoup de choses ne fonctionnent pas » selon lui.

Guy Baschung (circo 68-4)

Guy Baschung

67 ans, ancien salarié en logistique dans une grande entreprise, Guy Baschung s’est engagé dans Unser Land au moment de la retraite, après avoir constaté comment la décentralisation des pays européens voisins est un système efficace. Il défend l’idée d’un changement des institutions avec la sortie du Grand-Est afin de donner à l’Alsace un statut particulier en lui donnant plus de compétences. Il rejette l’organisation territoriale née de la réforme de 2015 qui est « dépassée », « trop ancienne, proche de l’époque napoléonienne ».  « Les gens sont conscients des problèmes » affirme-t-il. Sa candidature entre dans une volonté personnelle de prendre en main le problème et de s’engager activement.  Il conclut en une phrase qui résume sa candidature : « Je suis un progressiste pour développer les choses. ».

Régis Baschung (circo 68-5)

Régis Baschung

58 ans, père de deux enfants et employé dans une société de les environs de Mulhouse spécialisée dans la reprographie, Régis Baschung a commencé sa carrière politique en rejoignant le Modem dont certaines valeurs se rapprochaient de celles d’Unser Land. Il rejoint Unser Land en 2015 parce qu’il soutient une démarche plus déterminée concernant l’autonomie. Avec l’expérience des campagnes électorales acquise au sein du Modem, il s’est présenté aux élections départementales de 2021 avec Unser Land avant de faire aujourd’hui campagne pour ces élections législatives 2022. Il souhaite valoriser l’héritage culturel de l’Alsace et soutient une Europe fédéraliste qui « réclame audace, imagination et pragmatisme ». Sa motivation principale est de « rendre sa dignité à l’Alsace qui a été bafouée par la France. »

Laurent Roth (68-6)

Laurent Roth

33 ans, technico-commercial dans une imprimerie et conseiller municipal de Kingersheim depuis 2020, Laurent Roth s’est engagé en politique à partir de 2014-2015 suite à la réforme territoriale qui a constitué les nouvelles régions qui l’a profondément « blessé ». En s’engageant dans Unser Land, il a pu faire ses armes dans les différentes élections : départementales et régionales en tant que suppléant en 2015, élections législatives en 2017, élections municipales à Kingersheim en 2020, élections sénatoriales, candidat aux élections régionales et départementales en 2021 pour le canton de Wittenheim. Il a constaté que ce dernier quinquennat a été difficile pour tout le monde, avec la crise des Gilets jaunes et la crise du Covid accentuées par la gestion centralisée du pays. « Je ne veux pas oublier le processus qui a lieu depuis 2015 et qui est un tournant pour l’Alsace. Elle doit renaître et être autonome. »

Inès Toiron, 21 mai 2022
Mulhousienne, étudiante en sciences politiques à l’Université de Haute-Alsace, Inès Toiron est passionnée d’histoire et de sciences sociales, mais aussi de musique. Elle s’engage par ailleurs pour la protection animale avec l’association Welfarm, et est chroniqueuse pour Radio Quetsch en attendant, qui sait, d’entamer formellement des études de journalisme.

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